LA TRANSGRESSION COMME PLÉNITUDE DANS LA PHILOSOPHIE DANS LE BOUDOIR DE SADE

LA TRANSGRESSION COMME PLÉNITUDE DANS LA PHILOSOPHIE DANS LE BOUDOIR DE SADE

Abstract:

Publié au lendemain de la Terreur, La Philosophie dans le boudoir prend l’idéologie révolutionnaire et confronte ses idées telles que la liberté ou l’égalité au réel et au corps. Il s’agira de montrer comment le corps et le langage sont pour Sade intiment liés, et comment il cherche à transgresser leurs tabous par le sexe, la violence et le mouvement même de son écriture. En prenant le concept foucaldien de transgression, on verra comment ce mouvement n’en est pas un de destruction, menant à une négativité, mais un mouvement vers une réalité plus dense, vers une expérience de la plénitude, corporelle ou langagière.

On abordera premièrement la redéfinition du corps dans le livre : son anatomie et ses fonctions « naturelles », bafouées afin d’atteindre un idéal de plaisir ; les personnages marquent le corps, le tissent avec aiguille et fil, à l’image de l’auteur écrivant son texte.

On se penchera ensuite sur le rapport transgressif que Sade entretient au langage : comment, avec une pensée aporétique, l’auteur conteste les limites de la pensée logique et fait vivre au lecteur, dans la performativité même de son énonciation, une expérience irréductible au dire, mais qui ne peut être invoquée que par lui. 

Sous-jacent à cette réflexion, se pose la question de la pertinence du projet sadien (« tout dire, à quelque point qu’en frémissent les hommes ») aujourd’hui : face à un discours sur la liberté ou l’égalité, quelle est la valeur des idées une fois confrontées au réel et au corps?

Author Bio

Marianne Godard est une étudiante en littérature française à l’université McGill. Son mémoire porte sur l’éthique du corps dans la poésie d’Henri Meschonnic.

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Last updated on 04/07/2018